Soirée Presse & Vœux 2021 : L’Europe après corona

12/01/2021, Zoom

Présentation par Gerald Braunberger, membre du comité éditorial de la F.A.Z.

Le Club des Affaires invitait ce mardi de nouveau en ligne pour la manifestation des vœux et un tour d'horizon de l'année passée et des perspectives politiques et économiques franco-allemandes et européennes. Dans leur mots d'accueil, la consule générale Ilde Gorguet et le maire-adjoint de Francfort Uwe Becker ont tous les deux insisté sur l'année très "spéciale" que nous venons de vivre. Ce dernier a d'ailleurs remercié le club d'avoir maintenu cet événement devenu traditionnel sous forme virtuelle dans "la ville la plus française d'Allemagne". Tous deux ont rappelé de ne pas manquer l'occasion des bouleversements en cours pour réaliser les progrès nécessaires en direction d'une "Europe mieux protégée, unie et souveraine", comme l'a exprimé madame Gorguet.

Gerald Braunberger s'est lui aussi globalement félicité que l'Europe "fonctionne", ne voyant pas de raisons de s'alarmer face au mouvement inexorable de la globalisation. Le vieux continent doit davantage affirmer ses valeurs, notamment face à la Chine et aux Etats-Unis, sans crainte de froisser l'un ou l'autre. Il a toutefois présenté une vision assez pessimiste des années à venir. Pas tant en raison des perspectives sanitaires d'évolution du coronavirus, dont il dit lui-même ne pas vraiment savoir ce qui se passera vraiment. Mais la pandémie a mis en lumière des phénomènes de fond tels que le vieillissement de la population, la numérisation croissante de la vie sociale et les fractures qui se creusent entre les groupes sociaux. La classe moyenne notamment, pourrait en être la grande perdante. Car si le bilan de l'année sera moins mauvais qu'initialement pronostiqué, et malgré les nombreux plans de soutien financier, "il y aura une colonne négative au bilan".

Gerald Braunberger a ensuite mentionné les grands défis qui attendent les États et les sociétés européennes : celui de ne pas s'enfermer dans le piège d'une dette trop importante et de prendre le chemin d'une mutualisation controversée du passif des États ; celui de ne pas succomber à la tentation d'un État protecteur tout puissant, les gouvernements ayant montré les limites de leurs capacités dans cette crise ; celui de croire que la décroissance sera la solution quant notre avenir ne sera jamais autant marqué par le besoin d'innovation et de productivité que par le passé. Enfin, évoquant la France et l'Allemagne, il a souligné leurs potentiels énormes. "La France a tout pour réussir", de bonnes entreprises, des inventeurs, mais elle ne le valorise pas depuis des décennies, son système politique dirigé "depuis un palais" étant lui-même le principal obstacle. Quant à l'Allemagne, elle se trouve dans la situation paradoxale de promouvoir elle-même un avenir qui sape les fondements de son économie, en particulier le secteur industriel et automobile. Ce pari sera-t-il gagnant ? En tous cas, pour l'année 2021, Gerald Braunberger mise clairement sur l'Allemagne.

Après ces interventions, la présidente du Club des Affaires, Nathalie Maier-Bridou, a remercié les nombreux participants et a promis de se retrouver physiquement dès que possible pour poursuivre le débat avec un verre bien physique en main cette fois.


 dlf